Commentaire de l'auteur | Ce poème date de 1992, et appartient à un recueil non publié : " Provence, et autres planètes ". Souvenir des paysages vauclusiens, et réminiscences de Van Gogh. La poésie versifiée n'enrichit malheureusement pas son bon-homme, et les rimes riches croisées ne font plus qu'à peine partie de la culture de l'honnête homme. J'invite néanmoins le lecteur à porter sa réflexion sur le poids de l'alexandrin dans notre culture francophone. Racine, Molière, Baudelaire, Rimbaud, Ferré, Tandôtres : tous y sont passés ! Puissance d'un vers de douze pieds de long, qui gigote et se tord, se paye un hémistiche, résonne long-temps dans la mémoire, et finit en beauté. Aux premiers Jeux Olympiques figurait une épreuve de composition littéraire : il est bien loin ce temps, nous vieillissons bien mal…
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| | Cyprès, voisins des routes, des pierres et des dieux, Vous scandez les distances et fixez l'horizon Quand par les soirs dorés que nous jettent les cieux Nos yeux si fatigués épient le moindre son.
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| Votre simplicité entonne sombrement Ces mélopées perdues qui dorment au fond des nuits Et c'est à l'unisson de ce frémissement Que nos langues atrophiées vibrent et se délient.
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| A vos cîmes entêtées nos espoirs se raccrochent De ne plus voir jamais nos rêves s'envoler Si le Mistral tranchant que le nord nous décoche A fait s'ouvrir nos mains où ils étaient serrés.
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| Là où soufflent les haines, vous vous dressez sereins Qu'importent les bassesses et leurs rafales drues ! Votre flamme est tenace et dans cet âpre écrin Vous donnez à nos âmes une épée claire et nue.
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